C’est en effet à lui [Descartes] que l’on doit d’avoir définitivement assis la subversion sémantique la plus funeste de tous les temps : celle demandant de croire que le mot esprit sert à désigner de la substance psychique, alors que son étymologie originelle est exactement à l’opposé. La subversion cartésienne est d’ailleurs très habile. Elle se décompose en deux mouvements. Dans le premier, R. Descartes au moment où il écrit son Traité de l’homme, évacue de la définition de l’humain ce qui est signifié par le mot esprit. Et dans un deuxième, ce qui revient à une parfaite élimination du signifiant lui-même, l’auteur du Discours de la méthode écrit avec l’immense autorité qui est la sienne : "Car je ne considère pas l’esprit comme une partie de l’âme, mais comme cette âme tout entière qui pense." Les jeux sont dès lors faits.
Auteur:
Info: La drachme perdue, éditions Grégoriennes, 2010, page 10
Commentaires: 0