[…] le Dieu qui m’a créé à sa ressemblance me pardonnera peut-être de n’avoir aimé dans les créatures finies que son image infinie. Car, en vérité, je n’ai jamais aimé, je n’ai jamais cherché que toi – toi l’innocence sans bords, toi la bouche qui ne sait pas dire non. J’ai brouillé les distances et les plans ; j’ai pu me noyer dans la boue et me perdre dans les nuées, mais dans cette boue je n’ai cherché que la trace de tes pas et dans ces nuées que le sillage de tes éclairs. Si ma folie a violé les bornes de ta loi, cette folie n’était que l’impatience de mon amour.
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Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 245
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