Nul sens du temps pour qui ne se confronte pas à sa propre finitude. Ce que comprennent presque toutes les femmes, y compris Simone de Beauvoir qui aurait tendance à se croire immortelle et finit pourtant par produire deux très beaux livres sur la mort de sa mère (Une mort très douce) et la mort de Sartre (La Cérémonie des adieux) - façon de régler les échéances d'une vie tout entière sous le signe de la dilatation heureuse de son " moi " de femme et d'autrice. Même elle, surtout elle, selon Mona Ozouf, sait tracer la " ligne de vieillesse " qui départage la litanie des " premières fois " - son insatiable gourmandise des experiences de la vie - et celle des " jamais plus ".
Apprivoiser le temps, c'est la tâche de toute une vie au cours de laquelle la vieillesse survient parfois par surprise comme un adjuvant ; la lecture, dans la manière si particulière qu'elle a de distiller l'arôme de la vie, est un autre alambic de l’art du temps. Les femmes sont ici chez elles, même si les hommes vieillissent eux aussi et si certains sont de vaillants lecteurs...
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Info: L'impitoyable aujourd'hui
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