Un immondice. Les crocus et le mélèze qui reverdit une semaine avant les autres et les pâturages rouges de succulents placentas de brebis et les longs jours d’été et le foin fauché de frais et le ramier le matin et le coucou l’après-midi et le râle des blés le soir et les guêpes dans la confiture et l’odeur des ajoncs et la vue des ajoncs et les pommes qui tombent et les enfants qui marchent dans les feuilles mortes et le mélèze qui rejaunit une semaine avant les autres et les châtaignes qui tombent et le hurlement du vent et la mer qui se brise par-dessus la jetée et les premiers feux et les sabots sur la route et le facteur poitrinaire qui siffle Roses de Picardie et la lampe à pétrole en haut de son lampadaire et naturellement la neige et bien sûr la grêle et vous pensez bien la gadoue et tous les quatre ans la débâcle de février et les crocus et puis tout le foutu trafic qui repart de plus belle. Un étron. Et si je pouvais tout recommencer, sachant ce que je sais maintenant, le résultat serait le même.
Auteur:
Info: Watt, Les éditions de minuit, Paris, 1968, page 47
Commentaires: 2
miguel
06.09.2024
Bisextile ?
miguel
06.09.2024
N immonde ?