christianisme

Ainsi la foi, prototype de la vertu théologale, met en évidence ces trois aspects de toute vertu : une existence humaine, une essence divine, un effort ou une tension de l’existence vers l’essence. Cependant, à l’intérieur de cette vertu prototypique, nous retrouvons la triade des vertus : la foi correspond plus directement à l’essence divine, parce qu’elle est tout entière comme déterminée et absorbée par son contenu objectif, la parole de Dieu ; l’espérance correspond plus directement à la tension et à l’effort de l’existence vers l’essence ; la charité correspond plus directement à l’existence humaine en tant qu’elle se donne, c’est-à-dire en tant qu’elle accepte d’être déterminée par sa relation à Dieu.

En conséquence, la corruption de chaque vertu se manifestera selon sa bipolarité constitutive, comme erreur, comme inversion et comme illusion : comme erreur en ce qui concerne le pôle essence, et cela regarde plus directement la foi ; comme inversion, en ce qui concerne la tension qui unit et sépare les deux pôles, et cela regarde l’espérance dont le sens peut s’inverser et se dégrader en espoir humain ; comme illusion, en ce qui concerne le pôle existence, et cela regarde la charité, car la charité est d’abord existence, c’est-à-dire réalité, et la corruption de la réalité, ce n’est pas l’erreur, mais l’illusion.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 18

[ triade ] [ naturel-surnaturel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

No comments