drogue psychotrope

Les champignons magiques désynchronisent votre cerveau pendant trois semaines

 Les psychédéliques, en particulier les champignons contenant de la psilocybine, suscitent un intérêt croissant pour leurs effets potentiels sur la santé mentale. Une étude récente de plusieurs imageries cérébrales révèle que la consommation de ce composé entraîne une activité cérébrale moins organisée et plus aléatoire avec des effets persistants pendant plusieurs semaines. Cette altération des schémas de connectivité pourrait mener à une cognition plus flexible, ce qui explique ainsi comment les psychédéliques peuvent soulager la dépression et d’autres troubles mentaux.

Les effets des psychédéliques sur le cerveau

Les psychédéliques, comme la psilocybine, sont connus pour induire des changements profonds dans la perception et les émotions. Ils agissent en se liant à des récepteurs spécifiques dans le cerveau, notamment les récepteurs de la sérotonine 2A. Des études ont montré qu’une dose élevée de psilocybine peut améliorer rapidement et durablement les symptômes de dépression, de dépendance et d’anxiété.

Les recherches sur les animaux ont en outre révélé que la psilocybine peut modifier la communication neuronale dans certaines régions du cerveau, favorisant la croissance de nouvelles connexions. Cependant, les résultats des études animales ne sont pas toujours directement applicables aux humains.

Chez les humains justement, des études ont montré que la psilocybine entraîne une série de changements dans l’activité cérébrale, notamment une réduction de la communication entre certains réseaux fonctionnels du cerveau, comme le réseau en mode par défaut (DMN) impliqué dans la pensée introspective et la régulation de la cognition. Une connectivité accrue entre l’hippocampe et le DMN est souvent associée à la dépression, tandis qu’une diminution de cette connectivité est liée à un traitement efficace.

Les effets durables des champignons magiques sur le cerveau

Pour mieux comprendre les effets de la psilocybine sur le cerveau humain, les chercheurs ont recruté sept participants. Ils ont reçu soit une dose élevée de psilocybine soit du méthylphénidate (Ritalin). Les participants ont subi en moyenne dix-huit IRM cérébrales avant, pendant et après l’expérience pour observer les effets immédiats et persistants de la drogue sur l’activité cérébrale.

Les résultats ont montré qu’après la prise de psilocybine, les schémas de connectivité neuronale devenaient plus chaotiques et moins distincts. Ce phénomène de désorganisation s’est particulièrement manifesté dans le DMN. Alors que l’effet de désorganisation aiguë s’est estompé après quelques heures, les chercheurs ont constaté que la connectivité au sein du DMN restait plus lâche pendant environ trois semaines après l’ingestion de psilocybine. Cette persistance de la désynchronisation pourrait expliquer l’effet thérapeutique durable des psychédéliques observé dans d’autres études cliniques.

Les implications de ces recherches et leurs applications thérapeutiques

Les implications de cette étude sont profondes pour le traitement des troubles mentaux. La capacité de la psilocybine à provoquer une désynchronisation temporaire, mais durable des réseaux cérébraux pourrait offrir une nouvelle voie pour traiter des troubles tels que la dépression.

Comme l’explique Joshua Siegel, co-auteur de l’étude, cette désynchronisation temporaire du DMN " crée une expérience psychédélique à court terme " et à long terme qui " rend le cerveau plus flexible et potentiellement plus capable d’atteindre un état plus sain. " Cela suggère que les psychédéliques pourraient offrir un moyen de désorganiser temporairement les schémas rigides de communication entre les réseaux cérébraux pour permettre une reconfiguration plus saine et adaptable des pensées et comportements.

En résumé, les découvertes de cette étude ouvrent la voie à de nouvelles approches thérapeutiques utilisant les psychédéliques, comme les champignons magiques, pour traiter des problèmes de santé mentale. En désorganisant temporairement les schémas rigides de communication cérébrale, la psilocybine semble promouvoir une cognition plus flexible, avec un potentiel significatif pour soulager la dépression et d’autres troubles. Cette recherche pourrait transformer notre compréhension et notre traitement des maladies mentales, faisant des psychédéliques une pierre angulaire de la médecine future. 



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Auteur: Internet

Info: https://sciencepost.fr/, Source : revue Nature, Brice Louvet, 19 juillet 2024

[ lsd ] [ dérèglement des sens ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

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