Bosch constata combien les voix étaient devenues plus aiguës, plus pressantes. On avait laissé tomber les mots de code et le langage formel. C'était la peur. Il avait déjà vu ça à la guerre. Il l'avait vu ensuite dans les rues, quand il était en uniforme. La peur, bien que jamais avouée, prive les hommes de leurs poses soigneusement calculées. L'adrenaline gronde et la gorge gargouille de peur comme une canalisation qui refoule. L'unique désir de survivre l'emporte. Il aiguise l'esprit, fait disparaître tout le baratin.
Auteur:
Info: La glace noire
Commentaires: 0