N'est-il pas étrange que l'auteur du Concerto pour Violon et de la Sérénade mélancolique ait chéri l'instrument dont les juifs ont acquis la spécialité ? Son faible poids et son maniement facile les séduisent, l'interprète idéal de la tristesse et de la douleur. Sa mobilité en fait le compagnon d'exil qu'on garde à portée de main et qu'on joint au léger bagage pour fuir la maison dévastée. Les peuples nomades, juifs ou tziganes, les tribus persécutées ne s'en séparent jamais. Celui qui est destiné à l'errance l'emporte avec soi, en gage que le malheur n'est pas absolu tant qu'on peut le traduire en musique.
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Info: Tribunal d'honneur, page 195 - à propos de Tchaïkovsky
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