choc artistique

Au début de l’année 1938, il [Rozsda] assiste à un concert de Bartok. Le compositeur, accompagné de sa femme, interprète l’une de ses propres œuvres : Sonate pour deux piano et percussions. À la manière d’une solution chimique, la découverte de la musique de Bartok cristallise toutes les questions qui l’agitent alors, les rendant à la fois plus précises et incisives. Il raconte : - Je m’étais assis à un endroit d’où je pouvais voir les mains de Bartok. J’étais ébloui. Je n’avais jamais pensé à ce que la musique aurait pu être au-delà de Bach, de Mozart, au-delà de Moussorgski. J’étais absolument ivre de cette musique. […] J’ai compris à ce moment-là que je n’étais pas le contemporain de moi-même. J’ai compris que j’étais en dessous de cela. Je croyais que j’étais un bon peintre, mais en fait ma peinture pouvait exister sans moi. J’ai pensé : "Si je meurs, rien ne manque. C’est une petite couleur qui s’en va".


Auteur: Rosenberg David

Info: Rozsda : L'oeil en fête

[ humilité ]

 

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