Le bain d'eau de puits ou de fontaine, le bain corporel et rituel, ne dispense pas de l'ablution intérieure, combien plus nécessaire, et mieux vaut manger des mains salies de sueur que repousser son frère affamé avec des mains lavées à trois eaux.
La merde sort du corps, disparaît dans la fosse et engraisse les jardins et les champs. Mais il y a tant de beaux messieurs bien habillés qui sont si remplis jusqu'à la gorge d'une autre espèce d'excréments que la puanteur sort en même temps que les paroles de leurs bouches en vain maintes fois rincées. Et cette ordure-là ne descend pas tout droit sous terre mais salit la vie de tous, empuantit l'air, souille même les innocents. Tenons-nous loin de ces hommes excrémenteux, même s'ils se lavent douze fois le jour : se savonner la peau ne suffit pas si le coeur émet des pensées pestilentielles. Le videur de latrines, s'il ne pense pas au mal, est sans comparaison plus propre que le riche qui, tandis qu'il trempe dans l'eau parfumée de sa baignoire de marbre, médite quelque fornication ou quelque violence nouvelles.
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Info: Histoire du Christ, p. 164
Commentaires: 3
Coli Masson
10.10.2022
Ce sont surtout des odeurs métaphoriques.
miguel
08.10.2022
apparences.... certainement, coupables odeurs ? ça fait aussi penser à çà https://filsdelapensee.ch/quote/402254
Coli Masson
05.10.2022
Une dialectique entre péché-vertu, manifeste-latent, sur les apparences et le vrai ? (pour commencer à réfléchir aux étiquettes possibles)