Le pire malheur du monde, à l’heure où je parle, est qu’il n’a jamais été plus difficile de distinguer entre les constructeurs et les destructeurs, car jamais la barbarie n’a disposé de moyens si puissants pour abuser des déceptions et des espoirs d’une humanité ensanglantée, qui doute d’elle-même et de son avenir. Jamais le Mal n’a eu d’occasion meilleure de feindre accomplir les œuvres du Bien. Jamais le Diable n’a mieux mérité le nom que lui donnait déjà Saint Jérôme, celui de Singe de Dieu.
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Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 24
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