Nuit atroce. Je n’en reviens pas de constater à quel point la douleur morale peut ressembler à la douleur physique. En fait, c’est une douleur physique. Dans un cas comme dans l’autre, cela procède par pulsions lentes, suivies de détentes brusques et de recommencements. C’est comme une crampe, une lourdeur, un doux écrasement. Cela gonfle, grossit, s’amoncelle jusqu’au cri, puis s’effondre d’un coup et reprend aussitôt. J’ai à la lettre la sensation du cœur brisé ; du cœur qui part en petits morceaux, qui glisse, qui fond, qui se détache. Je me tords et j’étouffe.
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Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, pages 155-156
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