Aussi imperceptiblement que le chagrin
L’été s’en est allé —
Trop imperceptible enfin
Pour ressembler à quelque perfidie —
Une quiétude s’est distillée
Comme un demi-jour commencé de longtemps,
Ou la Nature qui aurait passé avec elle-même
Un après-midi retiré —
L’obscurité s’est ramassée plus tôt —
Le matin, étranger, a brillé —
Courtoise, pourtant déchirante grâce,
Comme invitée, mais qui s’en serait allée —
Et ainsi, sans une aile,
Ni l’aide d’une quille
Notre été, léger, a pris la fuite
Vers la beauté.
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Info: Poésies complètes: Édition bilingue, Flammarion 2020
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