Le fait fondamental que nous apporte l’analyse [...] c’est que l’ego est une fonction imaginaire. [...]
Si l’ego est une fonction imaginaire, il ne se confond pas avec le sujet. Qu’est-ce que nous appelons un sujet ? Très précisément, ce qui, dans le développement de l’objectivation, est en dehors de l’objet.
On peut dire que l’idéal de la science est de réduire l’objet à ce qui peut se clore et se boucler dans un système d’interactions de forces. L’objet, en fin de compte, n’est jamais tel que pour la science. Et il n’y a jamais qu’un seul sujet – le savant qui regarde l’ensemble, et espère un jour tout réduire à un jeu déterminé de symboles enveloppant toutes les interactions entre objets. [...]
Pendant l’analyse, par exemple d’un comportement instinctuel, on peut négliger un certain temps la position subjective. Mais cette position ne peut absolument pas être négligée quand il s’agit du sujet parlant. Le sujet parlant, nous devons forcément l’admettre comme sujet. Et pourquoi ? Pour une simple raison, c’est qu’il est capable de mentir. C’est-à-dire qu’il est distinct de ce qu’il dit.
Eh bien, la dimension du sujet parlant, du sujet parlant en tant que trompeur, est ce que Freud nous découvre dans l’inconscient.
Dans la science, le sujet n’est finalement maintenu que sur le plan de la conscience, puisque le x du sujet dans la science est au fond le savant. [...] Freud au contraire nous montre qu’il y a dans le sujet humain quelque chose qui parle, qui parle au plein sens du mot, c’est-à-dire quelque chose qui ment, en connaissance de cause, et hors de l’apport de la conscience. [...]
Du même coup, cette dimension ne se confond plus avec l’ego.
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Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, pages 301-302
Commentaires: 2
Coli Masson
20.08.2021
ok
miguel
20.08.2021
subjectif-objectif ?