L’Etat ne craint qu’un rival, l’homme. Je dis l’homme seul, l’homme libre. Non pas le réfractaire brutal et sommaire, non pas l’anarchiste intellectuel qui est de tous les intellectuels le plus ridicule… Je dis l’homme libre, non le raisonneur ou la brute, l’homme capable de s’imposer à lui-même sa propre discipline, mais qui n’en reçoit aveuglément de personnes. L’homme pour qui le suprême "confort" est de faire, autant que possible, ce qu’il veut, à l’heure qu’il a choisie, dût-il payer de la solitude et de la pauvreté ce témoignage intérieur auquel il attache tant de prix, l’homme qui se donne ou se refuse, mais qui ne se prête jamais.
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Info: Où allons-nous? P. 85. Le Seuil
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