[…] Simone Weil a choisi son camp, celui de la mesure et de l’harmonie contre le dionysiaque, celui de la mathématique et de la géométrie face au chaos ambiant, même si elle a pu l’expérimenter maintes fois dans sa chair, les années précédant la guerre, actives, ayant façonné sa pensée. Mais elle refuse d’être attirée par le déséquilibre, la tentation de la folie. Tous ceux qui ont les yeux ouverts ont une conception douloureuse de l’existence. Ils ne se soumettent pas pour autant à l’anéantissement et à l’angoisse. Les Grecs étaient sans angoisse.
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Info: Dans "Ci-gît l'amer", éditions Gallimard, 2020, page 298
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