Je crois pourtant n’avoir jamais rien appris sur moi pendant mes promenades. J’ai traîné mon ennui sur des avenues blanches, le long de murs d’hôpitaux ; pleuré sans pleur et crié sans écho ; prié sans Dieu ; je n’ai conduit personne, je n’ai compris personne, je n’ai voulu personne, je n’ai condamné personne. Je n’ai pas vieilli. J’ai assisté au théâtre du monde sans parvenir à m’en dégoûter pleinement, l’enfer comme le paradis tenus à distance.
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Info: Dans "Enjoy", éditions Stock, 2012, pages 237-238
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