Le considérer comme un pamphlétaire revient à penser qu’on peut lire son œuvre du bout des lèvres, en en humant la tonalité, en en goûtant l’outrance, sans se laisser emporter là où sa parole entend mener le lecteur. C’est le comble, pour Bloy, de l’assassinat : qu’on puisse le lire sans être ébranlé, sans être saisi par la force du propos, sans reconnaître dans ses mots l’aliment spirituel dont notre âme a besoin. Ce que l’époque appelle pamphlétaire, c’est le prophète qui lui fait peur, celui dont elle espère conjurer la subversion en lui assignant la fonction subalterne d’amuseur public. Le nommer, c’est déjà l’assujettir, le ramener dans le champ de la relativité.
Auteur:
Info: A propos de Léon Bloy
Commentaires: 5
miguel
13.04.2021
vui
Coli Masson
13.04.2021
J'ai cru que tu commentais le texte en lui-même mais du coup non, c'était l'étiquette ?
miguel
12.04.2021
mais non, pourquoi ?