Mais à mourir, qui est la plus grande besoigne que nous ayons à faire, l'exercitation ne nous y peut ayder. On se peut par usage et par experience fortifier contre les douleurs, la honte, l'indigence, et tels autres accidents : mais quant à la mort, nous ne la pouvons essayer qu'une fois : nous y sommes tous apprentifs, quand nous y venons.
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Info: Les Essais II, 6 "De l'exercitation". En français moderne (https://guydepernon.com/site_4/download/ii-trad.pdf): Mais à mourir, ce qui est la plus grande tâche que nous ayons à accomplir, les exercices pratiques ne sont d’aucun secours... On peut bien, par l’expérience et l’habitude, se fortifier contre les douleurs, la honte, la misère, et autres semblables accidents. Mais s’agissant de la mort, nous n’avons droit qu’à un seul essai. Et nous sommes tous des apprentis lorsque nous la rencontrons. Pour moi, besogne et indigence sont inutilement traduits (trahis) en tâche et misère et dans exercices pratiques, pratiques est de trop.
Commentaires: 1
Coli Masson
23.02.2021
Merci pour la présentation des deux versions ancien français vs. français moderne.