Comment se décompose le Christianisme ?
Lorsque l'on descend du salut à la sécurité, de l'espoir du salut à la demande de sécurité, et de la grâce à la santé, de la grâce sanctifiante à la prison de la santé.
Le nihilisme (et aussi bien le fascisme) se loge entre ces deux stades, entre ces deux marches de la descente aux enfers de la modernité : le salut n'est déjà plus crédible, mais la sécurité n'a pas encore disposé sa police efficace, totalisante et maternelle.
Il y a donc une place pour l'explosion : c'est le nihilisme.
Orphelin de la croyance, le nihiliste ne demande qu'une chose : qu'elle soit remplacée par quelque chose d'encore plus efficace.
Ce sera le contrôle, l'espionnage, la lutte planétaire du Bien contre le Mal, la terreur sécuritaire enfin réalisée à tous les niveaux.
Le nihiliste s'en satisfera pleinement : c'est cela qu'il voulait, comme un enfant turbulent réclame une baffe sans le savoir.
La baffe est faite, les jeux aussi.
La sécurité, qui est l'idéal sur lequel se rebâtit le monde d'après l'Histoire (et, pour moi, l'Histoire, j'y insiste, était celle du salut), comble pleinement le nihiliste dont le malheur était d'avoir perdu un maître et de ne pas en avoir retrouvé un autre (c'est tous le sens des Démons).
Il en a trouvé un.
Le nihilisme est derrière nous.
Le sécuritisme universel l'a englobé.
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Info: 2003
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