A voir Lacan déployer ainsi une telle énergie malgré son âge avancé, recevoir des consultants sans arrêt du matin au soir, s’accorder si peu de vacances, Jupiter tonnant debout pendant deux heures à son séminaire, portant un amour notoire pour une jeune femme de trente ans, qui deviendra une amie, tout cela produisait en moi l’illusion de son éternité. Il portait sa vieillesse avec une telle élégante dignité que je l’imaginais immortel. Son visage de septuagénaire semblait embelli par les ans, à le comparer à des portraits de jeunesse marqués par je ne sais quelle fatuité que l’âge, tel un sculpteur ôtant le marbre inutile, avait effacée.
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Info: Dans "Le jour où Lacan m'a adopté", éd. Grasset & Fasquelle, Paris, 2002, page 191
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