Au début du film, j'étais rondelette, jeune et jolie, et à la fin, vieille, maigre et décatie. Mizoguchi m'avait demandé de maigrir pendant le film et, pendant quatre mois, j'ai suivi un régime de famine. Une fois le dernier plan tourné, alors qu'il ne restait à faire que du doublage, je suis allée manger un énorme beefsteack puisqu'il n'y avait plus de prises de vue. Le lendemain, à l'enregistrement de la fameuse chanson de ce film, Mizoguchi s'est mis à crier : "Qu'est-ce que c'est que cette voix guillerette ? Ce n'est pas la bonne voix !" : il avait détecté mon beefsteack ! Alors, il m'a fait enregistrer dehors, en plein hiver, pendant cinq heures, la chanson : "Anju... Sushyo..." Pendant cinq heures ! Pour un beefsteack...
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Info: Entretien paru dans les "Cahiers du cinéma", n°158, août/septembre 1964 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 463
Commentaires: 3
Benslama
05.10.2020
oh, c'était avant-hier - mais comme celle d'hier avait été publiée, je me suis dit que celle-ci avait dû être oubliée...
miguel
05.10.2020
ah... désolé, ça arrive parfois... surtout lorsqu'il y en a bcp et que je suis pas mal oqp. Quand fut-elle insérée?
Benslama
05.10.2020
puis-je savoir pourquoi cette citation n'a pas été validée ?