Il y a une chose dont Freud n’avait pas parlé, parce qu’elle était taboue pour lui, à savoir la position du savant. C’est également une position impossible, seulement la science n’en a pas encore la moindre espèce d’idée, et c’est sa chance. C’est seulement maintenant que les savants commencent à faire des crises d’angoisse. [...]
Quel soulagement sublime ce serait pourtant si tout d’un coup on avait affaire à un véritable fléau, un fléau sorti des mains des biologistes. Ce serait vraiment un triomphe. Cela voudrait dire que l’humanité serait vraiment arrivée à quelque chose – sa propre destruction. Ce serait vraiment là le signe de la supériorité d’un être sur tous les autres. Non seulement sa propre destruction, mais la destruction de tout le monde vivant. Ce serait vraiment le signe que l’homme est capable de quelque chose. Mais cela fout tout de même un peu l’angoisse.
Auteur:
Info: Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 73-75
Commentaires: 2
Coli Masson
02.10.2020
Bien vu, n'est-ce pas ?
Plouin
30.09.2020
Patience, patience !