Toi qui es musique, pourquoi la musique te rend-elle triste ?
Douceurs, entre elles, ne se combattent pas ; la joie se plaît à la joie :
Pourquoi aimes-tu ce que tu reçois sans émoi,
Et pourquoi recevoir avec plaisir ce qui t'ennuie ?
Si la concordance des sons justes,
Unis par marriage, offense ton oreille,
Ils te reprochent seulement de confondre
Ensemble les parties que tu dois jouer.
Ecoute une corde épouser sa prochaine :
Elles se répondent, par pression mutuelle ;
Ressemblant au père, à l'enfant, à la mère,
Qui, unis chantent une mélodie :
Un air sans parole, multiple, et non monotone,
Qui chante ceci : toi qui es seul, seras néant.
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Info: Sonnet 8 - ma traduction
Commentaires: 2
Benslama
07.09.2020
je suis ravi qu'elle vous agrée - un ami, à qui j'ai transmis le lien vers cette page de flp, m'a signalé qu'il y en a deux traductions sur wikipédia - pour ma part, je me suis basé sur celle de frédéric boyer, parue chez p.o.l. (je voulais d'abord poster la sienne - mais je me suis aperçu qu'elle ne me convenait pas - avec tout le respect que j'ai pour f. boyer ! ) - hélas, tous les premiers sonnets du recueil, celui-là y compris, sont autant de condamnations de la vie solitaire que j'ai menée - mais il faut entendre cela, aussi, qui nous accuse, quand on lit...
Coli Masson
07.09.2020
Merci pour votre traduction !