On calcule qu'au moyen âge les gens ne travaillaient guère plus de la moitié de l'année. Il y avait cent quarante et une fêtes chômées (cf. Levasseur, op. cit., p.239, et Liesse, le Travail, 1889, p. 253, sur le nombre de jours ouvrables en France avant la Révolution). L'extension monstrueuse de la journée de travail caractérise le début de la révolution industrielle, les travailleurs étant obligés de concurrencer les premières machines. Auparavant, en Angleterre, la journée de travail allait de onze ou douze heures au XVe à dix heures au XVIIe (cf. H. Herkner, "Arbeitszeit", in Handwörterbuch für die Staatswissenschaft, 1923, I, 889 sq.). En bref "les travailleurs ont connu pendant la première moitié du XIXe des conditions d'existence pires que celles subies auparavant par les plus infortunés" (Edouard Dolléans, Histoires du travail en France, 1953). Le progrès accompli à notre époque est généralement surestimé puisque nous le mesurons à un véritable "âge des ténèbres". Il est possible, par exemple, que l'espérance de vie telle qu'elle est aujourd'hui dans les pays les plus civilisés corresponde seulement à ce qu'elle était dans certains siècles de l'antiquité. Nous n'en savons évidement rien, mais la longévité de nombreux personnages célèbres invite à poser la question.
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Info: Condition de l'homme moderne
Commentaires: 3
Coli Masson
03.08.2020
On dit qu'il a fallu travailler + avec le début de l'ère industrielle. Or, la phrase "Auparavant, en Angleterre, la journée de travail allait de onze ou douze heures au XVe à dix heures au XVIIe " semble dire le contraire.
miguel
03.08.2020
moi pas comprendre
Coli Masson
03.08.2020
Ce n'est pas contradictoire avec le message de lire : "Auparavant, en Angleterre, la journée de travail allait de onze ou douze heures au XVe à dix heures au XVIIe " ?