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Les gens sont tous hilares
Comme s’ils festoyaient au sacrifice du bœuf
Comme s’ils montaient aux belvédères du printemps
Et moi je me tiens là l’esprit vacant
Comme le nouveau-né encore sans expression
Laissé dans mon coin, n’ayant où aller
Les gens ont tout le superflu
Et moi je suis de tout démuni
J’ai tous les traits de l’idiot
Je suis l’abruti le parfait abruti
Les autres sont resplendissants
Et moi je suis crépusculaire
Les autres s’affairent fébrilement
Et moi je traîne mon oisiveté
Abandonné au mouvement de la mer
Tourbillonnant au gré du vent
Les gens savent ce qu’ils veulent
Je préfère être un imbécile heureux
Moi qui ne suis pas comme eux
Moi qui ai choisi de téter ma Mère
Auteur:
Info: Dans le "Livre de la voie et de la vertu", chap. 20, trad. Claude Larre, Editions Desclée de Brouwer, Paris, 2015, pages 49-50
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