Dans les procès romains, où le ministère public avait un rôle limité, la calomnie représentait pour l'administration de la justice une menace tellement grave que les faux accusateurs devaient porter une marque sur le front comme punition : la lettre K (l'initiale de Kalumniator). Il revient à Davide Stimili d'avoir su montrer l'importance de ce fait pour toute interprétation du Procès de Kafka, que l'incipit représente sans la moindre réserve comme un procès calomnieux ("Il fallait bien que quelqu'un ait calomnié Joseph K. puisqu'il fut arrêté un beau matin, alors qu'il n'avait rien fait de mal"). La lettre K., selon Stimili, qui rappelle que Kafka avait étudié l'histoire du droit romain alors qu'il se préparait à être conseiller légal, n'est donc pas l'initiale de Kafka, selon une opinion commune qui remonte à Max Brod, mais celle de la calomnie.
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Commentaires: 5
Plouin
03.07.2020
Merci !
Bandini
03.07.2020
@Plouin : il est dans le dicolatin (http://www.dicolatin.com/FR/LAK/0/KALUMNIATOR/index.htm), et ce Stimilli (deux l en fait) semble être un prof de philo (https://www.colorado.edu/gsll/davide-stimilli). Je ne connaissais pas non plus cette pratique romaine.
Plouin
03.07.2020
Très curieux. Je connaissais les sycophantes en Grèce mais pas les Kalumniator(s), mot qui ne figure pas dans le Gaffiot qui connait seulement calumniator. Le K existait dans l'alphabet latin mais seulement pour les abréviations (par ex. K. pour calendae). Qui est ce Stimili ? Je ne le trouve pas dans Google. Merci et bien déconfinément