Oh, quelle soirée ! Je m'attendais à rencontrer une libellule ravissante et diaphane, une femme qui aurait fait disparaître par enchantement 4 maris et détourné de la sodomie ses adeptes les plus obstinés ; une sirène, une fraîche nymphe à la voix suave - voilà ce à quoi je m'attendais. Mais en entrant sur la pointe des pieds dans le salon, j'ai découvert un sacré morceau : une américaine cadavérique et boiteuse, aux jambes épaisses, aux os saillants, à l'esprit taillé à la serpe et à la voix acide, patriotique et nasillarde. Elle a passé la soirée à déclamer des vérités premières et à discuter de nos ventes - les siennes étant bien meilleures que les miennes, naturellement.
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Info: A propos d' Elinor Wylie, dans une lettre du 15 juillet 1926, adressée à Vita Sackville-West - in "Tout ce que je vous dois - Lettres à ses amies", éd. L'Orma, p. 36
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