Il y avait bien longtemps, depuis l'âge de douze ans, que Klingsor avait affaire au problème des dix existences. Enfant, il jouait avec des camarades, aux gendarmes et aux voleurs ; chaque voleur disposait de dix vies ; il en perdait une chaque fois qu'il se faisait attraper ou qu'il était atteint par un javelot. Quand il ne restait que six ou trois vies, ou même une seule, on pouvait encore se tirer d'affaire et se libérer, mais avec la dixième, on risquait de tout perdre. Lui, Klingsor, avait mis son point d'honneur à foncer à travers tous les périls en conservant ses dix existences et il s'était qualifié de lâche lorsque, arrivé au but, il ne lui restait plus que neuf ou sept vies.
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Info: In "Le dernier été de Klingsor", éd. Calmann-Lévy, p. 236 - trad. Edmond Beaujon
Commentaires: 6
Benslama
12.06.2020
Ok - je me faisais des idées - je vois l'idée, maintenant - merci
miguel
12.06.2020
donc la traduction est plutôt correcte
miguel
12.06.2020
Mais lui, Klingsor, avait sa fierté, décidé de s'en s'en sortir avec toutes ses vies, et expliquant que c'était une honte s'il en terminait avec sept ou neuf.