Nuit d'insomnie. Homère. Et voiles qui se tendent.
Je n'ai lu qu'à moitié la liste des vaisseaux :
Cette longue nichée, cette nuée d'oiseaux
Qui d'Hellade un beau jour s'envolèrent en bande.
Flèche de grues dardée vers des terres lointaines
- Une divine écume couronnant les rois -,
Où voguez-vous ainsi ? Que serait pour vous Troie,
O mâles Achéens, s'il n'y avait Hélène ?
Et Homère, et les flots, tout est mû par l'amour.
Qui faut-il écouter ? Mais Homère se tait,
Et la mer a noirci, et près de mon chevet
Je l'entends qui déferle en pérorant toujours.
Auteur:
Info: In "Les poésies d'amour", éd. Circé, p. 31
Commentaires: 1
Benslama
12.04.2020
Je propose l'étiquette "inspiration" en un double sens : - bien sûr, le chant homérique "inspire" à Mandelstam son poème ; - mais aussi, il pose la question de ce qui a "inspiré" le départ des vaisseaux (comparé à un "envol") - la réponse étant, donc : l'amour (toujours...)