La dynamique du capitalisme, c’est aussi une dynamique d’expansion continue et de domination. Le paysan savoyard d’autrefois redescendait à l’automne de ses alpages avec ses grands ronds de fromage de 30-40kg pour les échanger sur le marché contre ce qui lui était nécessaire. Une fois ses besoins satisfaits, le cycle économique était fermé. Avec le capitalisme, le point de départ c’est l’argent investi pour produire des marchandises qui sont, si tout va bien, vendues et transformées en argent. Ce qui n’a de sens que si la quantité d’argent obtenue est plus grande que celle qui a été investie. L’expansion et la croissance indéfinies deviennent des nécessités structurelles et sont la religion […] de notre société qui, sinon, exploserait. Au moindre ralentissement, c’est la panique !
Pour l’Etat et le capital, l’autonomie de ce paysan savoyard était une menace à leur emprise. Il a fallu le faire passer à la moulinette de la "modernisation" pour mettre fin à cette autonomie paysanne en transformant ce paysan en marché – en l’éliminant. Elle a été vidée de sa substance. Elle a été remplacée par un système agro-industriel et les paysans par des "exploitants".
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Info: Dans "La décroissance" N°162, septembre 2019, page 12
Commentaires: 4
Coli Masson
15.09.2019
bon à savoir... faudra-t-il que je m'en souvient-y pas...
miguel
15.09.2019
je sais je sais... si jamais tu peux le modifier aisément avec ctrl H :-)
Coli Masson
15.09.2019
Ouais c'est word qui me met ça automatiquement... j'y pense même pas.