Il suffit de constater que par l’intermédiaire de votre 0 et de votre 1, à savoir de la connotation présence-absence, nous sommes capables de représenter tout ce qui se présente, tout ce qui a été développé par un processus historique déterminé, tout ce qui a été développé dans les mathématiques. Nous sommes bien d’accord. Toutes les propriétés des nombres sont là, dans ces nombres écrits avec des symboles binaires. Bien entendu, ce n’est pas ainsi qu’on les découvre. Il y a fallu l’invention des symboles, par exemple √, qui nous a fait faire un pas de géant le jour où on a simplement commencé à l’inscrire sur un petit papier. On est resté des siècles la gueule ouverte devant l’équation du second degré sans pouvoir en sortir, et c’est à l’écrire qu’on a pu faire une avancée. Nous nous trouvons donc devant cette situation problématique, qu’il y a en somme une réalité des signes à l’intérieur desquels existe un monde de vérité complètement dépourvu de subjectivité, et que, d’autre part, il y a un progrès historique de la subjectivité manifestement orienté vers la retrouvaille de la vérité, qui est dans l’ordre des symboles. Qui est-ce qui ne pige rien ?
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Info: Dans le "Séminaire, Livre II", pages 328-329
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