Au fond du tiroir traîne une photo de ses beaux-parents posant devant la ferme familiale juste avant de vendre leurs terres à Univerre.
On croirait le tableau de Grant Wood et sa fermière au visage sévère, figée au côté de son père encore plus sinistre, posant une fourche à la main devant la façade en bois d'une maison blanche, dressée derrière eux comme un cercueil, celui de l'Amérique tout entière ravagée par la Grande Dépression, un genou à terre, empoisonnée par les actifs toxiques. Le même aveuglement qu'aujourd'hui.
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Info: Le paradoxe d'Anderson, Page 183, Seuil, 2018
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