Le motif paulinien* de la kénose** sert à exprimer que le Dieu chrétien, en s’incarnant, a créé en lui du vide, qu’il s’est vidé de lui-même. La thèse de Paul a une résonance anthropologique forte : il n’y a pas d’incarnation, donc de corps, sans kénose, sans "évidement" de soi, et donc sans la perte de ce qui ferait totalité. L’incarnation est un renoncement au "tout" et, d’une certaine manière, elle est mise en cause de l’Un. C’est pourquoi la pensée trinitaire est tributaire de la doctrine de l’incarnation, avec ce montage spéculatif complexe qui consistera à définir l’Un sous la figure du Trois. La kénose paulinienne conduit donc à penser qu’un Dieu ne prend corps, n’entre dans le langage, qu’à la condition de n’être pas tout.
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Info: Dans "Lacan et le christianisme", page 17. *Relatif à Saint-Paul. **La kénose reprend l'idée évangélique du grain qui tombe en terre pour germer.
Commentaires: 2
Coli Masson
13.11.2024
tu n'es pas très bon public!
miguel
13.11.2024
ah ah... et on retrouve la triade de Peirce... ça fait aussi penser à un truc comme "déresponsabilisation responsabilisante" ou "démerdez-vous dans un univers que vous rendez impersonnel en le rationalisant"