Mes mauvais désirs me reprennent. [...] je ne reconnais plus le bonheur où s’enlisent mes facultés, je lui en veux de tout et de moi-même, et je la désire mortellement. Sa chair me donne soif, et ses baisers ouvrent en moi un abîme incendiaire, où je sens fuir mon pauvre cerveau déjà bien entamé par les drogues et l’amour sans issue qui nous torture. Elle pleure souvent de ne pouvoir me donner du plaisir et s’applique et s’essouffle dans mes jambes que j’écarte pour mieux sentir sa bouche et saisir, au moment exaspéré de la jouissance, toutes les nuances et les oscillations du baiser défendu. Mon vice, ici, ne fait que croître et, sensuellement, je m’effraie de mes exigences.
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Info: Journal intime 2, 25.05.20, p. 118, Merci à Marthe Compain et à son travail de Doctorat : Le journal intime de Mireille Havet: entre écriture de soi et grand œuvre
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