Elle ferma la fenêtre et, puisque c’était déjà l’heure de s’entretenir avec son mari, elle discuta avec lui pendant au moins soixante minutes, afin qu’il pût lui demander si elle avait fait ceci ou cela : " Oui ". Avait-elle acheté telle ou telle chose ? " Bien sûr. " Est-ce qu’elle avait réglé le problème de Monsieur X ? " Naturellement." Et celui de Madame Y ? "Aussi." Ne faudrait-il pas licencier P. ? "Si tu le dis." Et Z., ne devrait-on pas le renvoyer lui aussi ? " Tu as raison." Est-ce qu’elle l’aimait ? "Quelle question !" Elle aussi d’ailleurs était une femme parfaite. "Tu es trop gentil !" Et ainsi de suite, jusqu’à ce que la pendule sonne onze coups. Alors son mari se leva, lui posa une main sur l’épaule, l’autre sur la joue, et la regarda tendrement ; puis il la serra contre sa poitrine, tout en couvrant son crâne, en plein sur la raie au milieu, de petits baisers. La Massaia ferma les yeux, en attendant qu’il finisse. On ne peut pas dire qu’elle s’ennuyait ni que cela l’embêtait, elle attendait, c’est tout, déjà à demi alanguie dans une sorte de sommeil vertical dont désormais elle avait pris l’habitude.
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Info: Dans "La Massaia", page 120
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