"Suivre sa pente au lieu de chercher son chemin".
Ce mot de Talleyrand me poursuit. Depuis des années, en contrecarrant ma "pente", je me tourne vers des formules de sagesse étrangères à ma nature, je m’emploie à neutraliser mes mauvais penchants au lieu de me laisser aller, de me vouer à … moi-même. C’est un séducteur, c’est le génie du salut qui m’a tenté, et, en y cédant, ne fût-ce que par moments, j’ai contribué de mon mieux à la débilitation de celui que j’étais et que j’aurais dû rester.
On n’est soi qu’en mobilisant tous ses travers, qu’en se solidarisant avec ses faiblesses, qu’en suivant sa "pente". Dès qu’on cherche son "chemin", et qu’on s’impose quelque modèle noble, on se sabote, on s’égare.
Auteur:
Info: Dans "Oeuvres, page 1492
Commentaires: 0