Il y avait un livre que Picasso lisait, à cette époque. Le recueil de Rimbaud, Une saison en enfer. Un passage de ce texte lui avait enfoncé un doigt au creux du coeur, et ne l'avait plus quitté: "Un soir, j'ai assis la beauté sur mes genoux. Et je l'ai trouvée amère. Et je l'ai injuriée. " (...)
Lorsqu'il pensait au beau, il était dévoré de colère, d'envie de tordre les choses en tous sens. (...)
Le jeune génie de la peinture était si violemment obnubilé par le beau qu'il en venait paradoxalement à ne plus pouvoir le supporter.
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Info: La toile du paradis, p. 141
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