Plus qu’un désir de s’approprier, par transfert, une virilité fantasmée, c’est plutôt une manière de se rêver absolument femme, reconnue comme telle et pourtant aimée comme individu, comme personne, hors des ritualisations et des convenances obligées. Être aimée d’un homosexuel, c’est être superbement "choisie" : un comportement qui s’accorde bien avec les tendances à la mégalomanie, évidentes chez Marguerite Yourcenar.
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Info: Marguerite Yourcenar, Paris, Gallimard, 1990, p. 173. Il est question ici d’André Fraigneau, des éditions Grasset, homosexuel lui aussi, qui appréciait "le talent et la tenue" des œuvres de Yourcenar et qui, pendant plusieurs années, joua un rôle-clef dans la carrière et la vie privée de la jeune femme, qui se consumait pour lui d’un amour impossible. Nous étions au début des années 30.
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