A quinze ans je pars aux guerres, Je n'en reviens qu'à quatre-vingts, Sur le chemin quelqu'un de mon village. - Que reste-il encore chez moi ? - Voilà là-bas ta maison, Les sapins et toutes les tombes. Les lapins entrent par le trou du chien, Les faisans s'envolent des poutres, Le riz sauvage croit dans la cour, Les mauves croissent près du puits. Je pile du riz pour le faire cuire, Je cueille des mauves pour en faire un bouillon. Riz et bouillon sont bientôt prêts. Mais avec qui les partager ? Je franchis la porte et regarde vers l'Est, Les pleurs trempent mon habit.
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Info: La poésie chinoise : Des origines à la révolution, Anonyme, Dynastie Han 206 à 219 av J.C.
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