femmes-hommes

Mary leva la tête et me regarda droit dans les yeux. Je tentai de soutenir son regard, mais c’était comme si je perdais immédiatement pied, comme si j’allais me noyer. Combien de temps deux personnes peuvent-elles se regarder fixement ? Dix secondes ? Il ne se passe en tout cas pas beaucoup de temps avant que l’on ressente de l’angoisse devant ce que l’on voit ou de la crainte pour l’image reflétée de ses propres yeux, qui apparaît soudain sans qu’on puisse l’empêcher. Ou bien ressentir ce doute d’être aspiré tout entier par le regard de l’autre. Ou même cette hésitation à propos de sa propre identité ou de celle de l’autre. L’identité n’existe pas dans les yeux. On ne la retrouve qu’au moment où l’on détourne le regard.
En même temps, le fait de se laisser aller dans les yeux de quelqu’un d’autre, de disparaître et d’être englouti par eux, présente un charme et une fascination illimités.

Auteur: Larsson Björn

Info: Le Cercle celtique

[ oeil ] [ rapports humains ] [ rapports humains ]

 
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