Martine avait toujours été plus grande que les autres à l'école. Les traits lourds, elle était souriante et timide, le rouge aux joues dès qu'elle prenait la parole, toujours mal à l'aise dans cette transition difficile : le passage de la vie de ferme à celle de la ville. Leur pavillon était tenu comme une caserne, astiqué comme un bien qu'il faudrait un jour rendre à ses véritables propriétaires. Un canapé et des fauteuils qu'il ne fallait pas risquer d'user en s'asseyant dessus, un drap sur la télévision, des meubles industriels imitation rustique et du carrelage brillant. Rémi suffoquait dès qu'il y mettait les pieds.
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Info: Battues, p. 58
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