lecture

Le réformateur Saint-Simon ne lisait que des romans, et ce qu'il y avait de particulier dans ce goût, c'est qu'il lisait au hasard : Cherche-moi un roman, " disait-il à Julie; et elle lui apportait un roman. Quel qu'il fût, il le dévorait. Mme de Genlis ou Mme Barthélemy-Hadot, Auguste Lafontaine ou Ducray-Duminil, Pigault Lebrun ou Victor Ducange, Paul de Kock ou M. Paccard, peu lui importait.
Que ce fût Amandaou Thérésa, Georgina ou Evélina, pourvu qu'il y eût une héroïne, une forêt, une chaise de poste, une cabane et deux ou trois torrents, il n'en demandait pas davantage. Il lisait pour se reposer: il voulait un roman, et rien de plus. Un jour même il m'avoua en confidence qu'en fait de roman il préférait les plus bêtes ; et je dois dire que son libraire le servait à souhait.

Auteur: Halévy Ludovic

Info: La France littéraire

[ délassement ] [ facilité ]

 

Commentaires: 0

Commentaires

No comments