... l'analyse que nous faisons aujourd'hui des symboles médiévaux est souvent anachronique parce que trop mécanique, trop rationnelle. Les nombres en constituent le meilleur exemple. Au Moyen-Age, ils expriment autant des qualités que des quantités et ne doivent pas toujours être interprétés en terme arithmétiques ou comptables, mais en termes symboliques. Trois, quatre ou sept, par exemple, sont des nombres symboliquement primordiaux qui signifient toujours plus que les seules quantités de trois, de quatre ou de sept. Douze ne représente pas seulement une douzaine d'unités mais aussi l'idée d'une totalité, d'un ensemble complet et parfait ; de ce fait, onze est insuffisant et treize excessif, imparfait et néfaste. Quant à quarante, si récurent en tous domaines, il ne doit nullement se comprendre comme un nombre précis mais comme l'expression générique d'un grand nombre, un peu comme nous employons aujourd'hui cent ou mille. Sa valeur n'est pas quantitative, mais qualitative et suggestive. Elle s'adresse plus à l'imagination qu'à la raison.
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Info: Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, p. 27-28
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