En cet instant merveilleux, tandis que, dévoré du désir de la mer, il aimait en réalité l'univers entier, parce qu'il lui appartenait et qu'il savait qu'il lui appartiendrait jusqu'à son dernier souffle, il ne se doutait même pas que ses pieds et ses chevilles lacérés laissaient derrière lui dans l'herbe foulée une trace de sang rougeâtre. Il n'avait plus mal aux yeux et n'éprouvait plus le besoin de leur faire écran avec sa main ; et dans l'espace ondoyant, dont les limites ne cessaient de s'élargir, il ne se sentait plus, comme avant, seul, sans défense et minuscule.
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Info: La Bouche pleine de terre
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