Pour lui la vraie vie était le bruit de la nature. Principalement parce que celle de la campagne n'en fait pas, ou si peu... en tous cas pas dérangeant. Seul le tonnerre aurait pu être susceptible de le sortir de ses occupations méditatives. Et encore. C'est pour cela qu'il supportait de moins en moins la présence des hommes, leurs voitures, avions, tracteurs... hurlements des foules dans les stades, cris-ordres adressés aux enfants ou aux chiens, commérages-babillages juste entretenus par convenance, par peur de la vacuité, pour faire baisser la tension, parce qu'il était difficilement soutenable de rester avec quelqu'un sans parler. Ah ! Partager son mutisme avec des inconnus, voilà une nouvelle religion à développer. Pourquoi toute cette gêne ? Il pensait souvent à cette phrase de Max Frisch : "Parmi les minutes les plus heureuses que je connaisse il y a celles où je viens de quitter les gens, les gens, pour moi, c'est une corvée".
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Info: 10 aout 2013
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