Les saisons à Tbilissi étaient de vraies saisons. A la fin du printemps, la ville devenait colorée, poussiéreuse, bruyante.
Nous gardons les portes ouvertes, la chaleur entre chez nous. Mes cousins habitent la maison d'à côté, la rue devient notre rue. Des fragments dans ma mémoire. On nous laisse plus libres. Je cours jusqu'au marchand de fruits, il me donne des cerises, nous nous cachons pour les manger, nous nous déshabillons pour ne pas tacher nos vêtements et fâcher Bébia, notre grand-mère. Quand nous avons tout fini, nous envoyons le plus petit, Gougou, en chercher d'autres. L'épicier l'aime bien, il lui donne un sac plein. Les fruits s'écrasent au fond du sac, ils ont le goût de l'humidité de la cachette sous les escaliers près du vieux mur. Nous sommes six, mes cousins, mes cousines, ma soeur et moi, serrés contre le mur qui s'effrite dans nos dos.
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Info: La mer noire
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