Il lui demanda ce qu'elle voulait boire. Son choix serait déterminant. Il pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m'en vais. [...] Oui un jus, c'est sympathique. C'est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l'orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Non, le mieux, c'est de choisir un entre-deux, comme l'abricot. Voilà, c'est ça. Le jus d'abricot, c'est parfait. Si elle choisit ça, je l'épouse pensa François. A cet instant précis, Nathalie releva la tête de la carte, comme si elle revenait d'une longue réflexion. La même réflexion qui venait de mener l'inconnu face à elle.
"Je vais prendre un jus...
- ... ?
- Un jus d'abricot, je crois."
Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité.
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Info: La Delicatesse
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