Je ne dis pas qu'il n'y a pas dans la maladie et la souffrance qui précède quelque chose qui est très dur de regarder. Mais je parle de la peur d'être en présence d'un cadavre, de cette attitude presque superstitieuse face à un mort. On est incapable de voir tout ce qu'il y a là d'humble simplicité. J'ai toujours été frappé par l'humilité de mort. La trace de la vie éternelle dans la dépouille mortelle devenue si humble indique comme une naissance. La mort a la même humilité qu'une naissance : quelqu'un qui meurt est tout petit, comme quelqu'un qui naît. Mais justement cette parenthèse intermédiaire que l'on appelle la vie, on a voulu être grand, on a voulu se faire, se façonner, se poser par soi-même, qui ne veut pas regarder sa petitesse, qui ne peut donc pas affronter la mort.
Auteur:
Info: A l'heure de notre mort, accueillir la vie éternelle
Commentaires: 0