Les Inuits vivent dans des conditions dont on peut se représenter la rudesse, par un climat qui atteint couramment -45°C, sur une calotte glaciaire qui n'offre aucune végétation. L'absence de repères, les incessantes variations de lumière, les forces oppressives de la nature contre lesquelles ces hommes sont en lutte constante, tel est l'ordinaire de leur existence. De là les efforts permanents pour défendre et maintenir la vie, au milieu d'une faune dont ils ne tirent assistance, mais aussi subsistance, que moyennant un travail opiniâtre de chaque jour. Les inuits ont donc déployé des merveilles d'imagination et de raffinement pour investir l'immense poésie dont ils sont capables dans le bien le plus précieux qu'ils possèdent : leur langue.
L'inuit, de même que les autres langues eskaléoutes, représente un type particulier de langue agglutinante appelé langue polysynthétique : elle "synthétise" sur un radical donné des suffixes et des morphèmes grammaticaux aboutissant à la formation de longs "mots-phrases". Il est coutume de dire que les Inuits ont une centaine de mots pour dire neige, mais il s'agit en fait de "mots-phrases" formés à partir de 'neige fondue' ou 'neige fraîche' par exemple.
Auteur:
Info:
Commentaires: 0